Certaines attitudes managériales faisaient peut-être partie des usages d’hier… mais aujourd’hui, elles n’ont plus leur place dans une organisation moderne, performante et humaine. Le monde du travail a profondément changé : les équipes attendent de leurs managers non plus des signes d’autorité, mais des preuves de respect, d’écoute, de cohérence, d’exemplarité et de stabilité émotionnelle.
Pourtant, beaucoup de managers continuent — parfois inconsciemment — à adopter des comportements complètement dépassés, hérités d’un management vertical, rigide et centré sur le pouvoir. Ces comportements ne font qu’une chose : détruire la confiance, saper l’engagement et dégrader la performance collective.
Voici donc un tour d’horizon des attitudes managériales has-been à proscrire absolument… et surtout, les alternatives professionnelles qui construisent un leadership solide, respecté et inspirant.
En bref
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Le leadership moderne repose sur l’exemplarité, la clarté, la stabilité émotionnelle et la communication authentique.
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Certaines attitudes héritées du passé — autoritarisme, fausse collaboration, humiliation — ruinent la confiance et la crédibilité.
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Chaque comportement peut être remplacé par une posture professionnelle plus saine, plus efficace et plus respectueuse.
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Le manager d’aujourd’hui n’impose pas : il fédère. Il ne domine pas : il élève. Il ne parle pas le plus : il écoute mieux.
1. Arriver en retard : un vieux signe d'« importance » devenu un manque total de respect
Pendant longtemps, certains managers considéraient que leur retard reflétait leur niveau d’occupation, donc leur importance.
Aujourd’hui, ce comportement est non seulement mal perçu, mais aussi dévastateur pour la confiance.
Un manager toujours en retard :
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donne le sentiment que son temps compte plus que celui des autres ;
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perturbe les organisations de travail ;
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crée frustration, agacement et désengagement ;
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renvoie une image d’impréparation et de désorganisation.
✔️ La bonne pratique : la ponctualité comme acte de leadership
Être ponctuel, c’est :
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respecter les engagements,
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valoriser le temps des autres,
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montrer l’exemple,
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instaurer un cadre stable et fiable.
La ponctualité n’est pas un détail. C’est une posture.
2. Monopoliser la parole : étouffer l’intelligence collective
Certains managers parlent trop, parlent fort, coupent la parole, remplissent tout l’espace.
Ce comportement vient souvent d’un besoin de contrôle… ou d’un manque de confiance.
Résultat :
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les collaborateurs n’osent plus s’exprimer ;
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les idées s’appauvrissent ;
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la motivation baisse ;
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le manager apparaît comme fermé et narcissique.
✔️ La bonne pratique : l’art de se taire pour mieux diriger
Un bon manager :
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distribue équitablement la parole,
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pose des questions ouvertes,
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valorise chaque contribution,
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favorise l’expression de points de vue différents,
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anime plutôt que dominer.
Un leader efficace sait que la force vient du groupe, pas de son monologue.
3. Déverser son stress sur l’équipe : la spirale émotionnelle qui abîme tout
La fatigue, la pression, les frustrations… tout le monde en vit.
Mais un manager qui décharge ses humeurs sur ses collaborateurs commet une faute managériale majeure.
Conséquences :
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ambiance toxique,
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perte de confiance,
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peur du manager,
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rétention d’informations,
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turn-over accéléré.
Les émotions du leader sont des signaux puissants. Elles influencent toute l’équipe.
✔️ La bonne pratique : la stabilité émotionnelle comme muscle du leadership
Cela implique de :
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identifier ses signaux d’irritabilité,
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prendre du recul avant d'agir,
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maîtriser son ton, ses mots, ses attitudes,
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se ressourcer en dehors du bureau,
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solliciter de l’aide si nécessaire.
Un manager peut être humain, fragile, fatigué — mais il doit être responsable de ce qu’il transmet.
4. Le faux collaboratif : consulter pour la forme, décider seul
Beaucoup de managers brandissent aujourd’hui le mot « collaboratif ».
Mais dans les faits… ils décident seuls, font semblant d’écouter, et utilisent les réunions comme des chambres d’enregistrement.
C’est l’un des comportements les plus destructeurs car il crée :
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une perte de confiance,
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une illusion de participation,
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une absence d’appropriation,
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un sentiment de manipulation.
✔️ La bonne pratique : la vraie co-construction
Le collaboratif efficace implique :
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d’écouter AVANT de décider,
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de prendre en compte les avis,
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d’expliquer ce qui est retenu et pourquoi,
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de laisser de la place à l’initiative,
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de permettre l’expérimentation.
Le leadership moderne n’est pas directif déguisé.
C’est la transparence + l’écoute + la responsabilité partagée.
5. Humilier, même « pour rire » : la micro-violence qui détruit durablement
Sarcasmes, piques en réunion, remarques blessantes, « blagues » sur les compétences :
ces comportements sont encore trop répandus… et ils sont catastrophiques.
L’humiliation entraîne :
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une perte irrémédiable de confiance,
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une baisse du sentiment d’appartenance,
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une profonde atteinte psychique,
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un désengagement massif,
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parfois même un risque de burn-out.
Même si le manager pense « plaisanter », son statut donne un poids disproportionné à ses mots.
✔️ La bonne pratique : le respect comme base non négociable
Un bon manager :
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valorise,
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critique sans blesser,
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choisit les mots qui élèvent,
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donne du feedback honnête mais respectueux,
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ne confond jamais humour et humiliation.
Le respect n’est pas un outil de management.
C’est le socle de la relation professionnelle.
Conclusion
Le leadership moderne n’a plus rien à voir avec l’autorité d’antan.
Il ne s’impose pas par la domination, la pression mal dosée, ni par des comportements infantilisants.
Il se construit sur :
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l'exemplarité,
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la stabilité émotionnelle,
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le respect,
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la sincérité,
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l’écoute active,
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l’humilité,
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la transparence.
Les managers qui éliminent ces attitudes obsolètes de leur quotidien constatent rapidement :
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plus de confiance
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plus d’engagement
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plus de performance
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plus de coopération
Bref, un leadership qui inspire, et non qui écrase.
FAQ
1. Pourquoi certaines mauvaises attitudes managériales persistent-elles malgré les évolutions du travail ?
Parce qu’elles sont héritées d’anciens modèles de management, et souvent reproduites faute d’accompagnement ou de remise en question.
2. Peut-on changer une posture managériale installée depuis longtemps ?
Oui, à condition d’être volontaire, accompagné, et de travailler sur des axes précis : communication, gestion émotionnelle, leadership relationnel.
3. Pourquoi l’humour déplacé est-il si problématique en management ?
Parce que l'humour venant d’un manager porte un poids hiérarchique. Ce qui lui semble léger peut atteindre profondément un collaborateur.
4. Comment développer une posture managériale plus moderne ?
En pratiquant l’écoute active, le feedback constructif, la transparence, l’empathie et en adoptant une communication claire et stable.
5. Quelle attitude éliminer en priorité ?
Celle qui détruit la confiance : l’humiliation directe ou déguisée, même sous forme de « plaisanterie ».