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Et si la quête de l’épanouissement au travail nous éloignait de la satisfaction de travailler ?




CONSEIL

07/03/2024



L’épanouissement au travail est un sujet de plus en plus au cœur des préoccupations, il est le nouveau Graal. Il ne suffit plus d’avoir un bon job, il faut en plus aujourd’hui que celui-ci réponde à tous nos besoins, toutes nos attentes… qu’il soit fait avec passion, qu’il nous comble de bonheur…

Si quelques rares élus vivent de leur passion (mais quels sacrifices ont-ils acceptés pour y arriver ? Omettant de le préciser pour afficher l’apparence d’une vie rêvée), la plupart des millions de travailleurs en France ont un travail. Un travail avec son lot d’avantages et de contraintes.

Il y a tout de même urgence, pour la pérennité du travail, qu’il puisse être effectué sans mettre à mal l’intégrité physique ou mentale des individus, et heureusement la société s’est saisie de ces problématiques. Les améliorations des conditions de travail, les diminutions des risques ont, depuis une dizaine d’années (avec le fort déclencheur que fut la crise France Télécom), fait un bond. Les entreprises, souvent contraintes par la loi ou par la pression des salariés, ont dû oublier la seule profitabilité économique et se pencher sur la valeur la plus importante au sein du système : le capital humain.

Les entreprises créent leur référentiel de valeurs, réfléchissent à leur RSE, élaborent leur DUERP, essaient de limiter les risques psychosociaux. Globalement, nous sommes plus dans un système qui tend vers davantage de bienveillance que vers le retour du fouet. Même s’il y a toujours une inertie, même si certaines transformations sont plus lentes que d’autres, il semblerait que l’évolution aille dans le bon sens.

Les environnements s’améliorent, les organisations testent leur flexibilité pour pouvoir aussi répondre à la demande de plus en plus importante de pouvoir concilier vie professionnelle et vie personnelle. Certains travailleurs demandent plus de réalisation, plus d’accomplissement dans le travail, en même temps qu’ils cherchent, quelque part, à s’en désinvestir, pour ce fameux équilibre entre les différents pans de leur vie.

L’accomplissement d’un être ne se définit pas strictement par sa fiche de poste, même si le travail occupe une grande part de l’emploi du temps. C’est une pression aussi que fait peser la communauté, et qui, en omettant de prendre du recul, peut conduire à des mauvais choix, ou des burn-out. Un jugement est introduit là où devrait être créé un espace de liberté. Et pourtant, cet espace de liberté existe. Les carrières sont de plus en plus protéiformes, les travailleurs ne restent plus toute leur vie dans la même entreprise, au même poste. Les reconversions sont multiples, montrant que le bonheur ne se trouve pas forcément dans les grandes situations, mais que l’attrait peut être ailleurs. En termes d’épanouissement, il n’y a pas de grand ou de petit poste. Il parait donc déjà essentiel, pour approcher cet épanouissement, de s’affranchir du regard des autres, des attentes sociétales. Il existe une tendance à se définir à l’excès par son poste. En France, une des premières questions posées lors de la rencontre d’une nouvelle personne est : « Que faites-vous dans la vie ? »  La réponse attendue n’est pas : « Je vis, je fais de la peinture, je cours, je m’occupe de mes enfants, je chille. » En tout cas, si c’est cette réponse qui est donnée, en découleront des conclusions hâtives… Mais si cette question est au centre, c’est aussi parce que le travail donne un sens à l’existence. Là où nous avons perdu croyance, il devient vocation, destinée ou destination, réalisation. Mais le travail peut aussi être une échappatoire, un oubli de soi, une excuse pour ne pas aller à un rendez-vous, un refuge. L’épanouissement au travail est donc une question vaste, le travail reflétant le rapport que chacun entretient au monde.

Ensuite, l’épanouissement au travail nécessite d’assumer sa place dans l’ordre général d’un collectif. Au sein d’une entreprise, l’épanouissement ne peut pas être « une couverture tirée à soi », une quête personnelle. S’épanouir au sein d’un collectif, c’est comprendre son appartenance à une totalité, réaliser sa participation au sein d’un projet plus grand, œuvrer à la réussite globale, et trouver le juste équilibre et sa juste place dans ce mouvement général.

Le travail peut par bien des facettes être un excellent outil pour trouver de l’épanouissement : challenge, acquisition de nouvelles compétences, échanges sociaux, appartenance à un collectif, dépassement de soi, etc.

Mais s’épanouir dans le travail demande sincérité avec soi et empathie avec les autres. La difficulté est d’être lucide dans ses priorités, dans ses compétences, dans ses appétences, dans ses limites. Alors, soyons sincères avec nos capacités, notre envie de progresser, et nous trouverons le chemin d’un meilleur épanouissement.






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